Le moteur Wankel

Introduction

Le moteur Wankel, ou moteur rotatif est le fruit d'une étude menée par Felix Wankel qui débuta dès 1945. Ce n'est cependant qu'en 1965 que l'on vit apparaître un tel moteur dans une voiture de série, le Spider NSU. Avec 50ch pour une cylindrée corrigée de 500cm3 seulement, ce bloc montre d'emblée les avantages de cette architecture.

Principe de fonctionnement

Le fonctionnement du moteur rotatif est relativement simple.

Nous avons un "piston" triangulaire (stator), au centre d'une chambre (rotor), et qui forme trois chambres de combustion. Chacune de ces chambres effectue le cycle standard à quatre temps (admission, compression, explosion, échappement) en un tour de 360°. Pas de soupapes ni d'arbre à cames : peu de pièces sont en mouvement ce qui laisse présager la possibilité de régimes très élevés !

Les beaux jours du rotatif

Le premier moteur Wankel fût une réussite, ce qui n'était pas évident. NSU, avec qui Felix Wankel a conclu un accord, a donc développé un nouveau moteur, birotor cette fois. Avec ses deux chambres de 500 cm3, il développait non moins de 115ch !

Le Spider NSU de 1965.

Très vite, cette technologie attira l'attention du japonais Mazda. En 1967, la Cosmo Sport arrive sur le marché, équipée elle aussi d'un birotor de 115ch. Puis, au début des années 70, c'est la longue série des RX qui commençe !

D'autres constructeurs se penchèrent sur le moteur rotatif. En 1969, Mercedes développa un prototype nommé C111. Il s'agissait d'un véritable laboratoire roulant qui permit au constructeur à l'étoile de tester une foule d'innovations, dont un moteur rotatif d'une puissance formidable de 280ch. Un second prototype, lui aussi baptisé C111 (II), bénéficia d'une mécanique poussée à 350ch ! Mercedes annonça des performances ébouriffantes : 300 km/h en vitesse de pointe et 4.8s au 0 à 100 km/h ! 

Le prototype Mercedes C111 (II) développait 350ch DIN !

 En 1974, Citroën présente la GS Birotor. Avec ses 107ch, il s'agit d'une voiture performante pour l'époque mais sa consommation effrénée et son manque de fiabilité provoqua l'arrêt prématuré des chaînes de production. Citroën racheta une bonne partie des exemplaires vendus pour les détruire. Quant aux deux roues, certains modèles Norton furent aussi équipés de moteurs rotatifs...

Il faut dire que les avantages de cette architecture ne sont pas négligeables : poids moindre, faible encombrement, large plage d'utilisation, caractère moteur... Pourtant, un à un, les constructeurs abandonnent le moteur Wankel...

Mazda est là

Mais tous les constructeurs se heurtent aux mêmes écueils : consommation importante comparé aux moteurs essence traditionnels, coûts de développement élevés, fiabilité discutable. A la fin des année 70, le seul constructeur à croire encore au rotatif est Mazda, dont le savoir-faire en la matière va petit à petit devenir unique. Preuve ultime de la viabilité du rotatif : la victoire de Mazda aux 24h du Mans en 1991, avec une auto équipée de quatre rotors de 650 cm3 chacun et délivrant 700ch. La persévérance a payé.

La Mazda 787, victorieuse au Mans en 1991.

Mais l'heure est aux turbodiesels, la victoire de Mazda au Mans n'incita pas les autres constructeurs à investir dans le moteur Wankel... Le rotatif restera une architecture anonyme, méconnue du grand public : la RX8 est aujourd'hui le seul modèle a recevoir un tel moteur, dans deux niveaux de puissance : 192ch et 231ch.

Alors Mazda, à quand un turbodiesel rotatif ? ...

 

 

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